samedi 26 décembre 2009

Gentiment je t'immole.

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C’était qui ce type ?
A le voir comme ça, il avait juste cet air abstrait des gens qu’on a oubliés dans une salle d’attente. Mais je me suis approchée, et je l’ai regardé sous un autre angle .. Il avait les joues concaves et le front convexe, une belle bouche longue (comme j’aime à dire), un lobe irrégulier, ou tout simplement un anneau au doigt du marié. Mais quoi chose bizarre, j’ai vu de grands yeux noirs … [Il fallait s’y attendre]


La khâgne à Mantes-la-Jolie, c’est ce qui règle ma vie depuis un an et demi. Et il ne reste plus que 4 mois … C’est à la fois énorme en termes de travail qu'il nous reste à fournir, mais extrêmement court en termes de sourires réconfortants, d’épaules confortables et de rires incessants. Je n’ai aucune envie d’entendre l’ultime « Au revoiiir Clémeeeence » qui ne me fera plus rire du tout.





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mercredi 23 décembre 2009

Sois aveugle et sois sourd !

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Il a employé les mêmes mots que F. il y a trois ans. Ca m’a fait un choc ! C’est peut-être l’âge qui fait ça. A croire que les hommes plus vieux (que moi ..) utilisent ce même vocabulaire, que je trouve beau, sans complexe, clair, et poétique.
J’ai étendu les jambes, j’ai étiré les bras, j’ai allongé le cou, et j’ai vu la tour Eiffel briller au dessus des toits enneigés.




My funny F., you make me smile with my heart .. And you tiptoe accross this smiling heart. It’s exciting, but too strong, & too strange .. go away, please, go away !!




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samedi 28 novembre 2009

Le bourreau sentimental.

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C’est dur d’avaler sans déglutir cet air de novembre si sombre. J’ai des contractures plein le dos qui vont me déplacer des vertèbres à force de se crisper … Quand je l’ai vu si abattu, je me suis demandée comment le monde pouvait encore tourner alors qu’une partie de son univers à lui allait être enterrée lundi. J’ai peut-être trop de compassion ( mot qu’on s’est amusé à décomposer avec M. H., « cum patior » … ). Alors je souffre de ma peine .. Mais ça m’apprendra à en avoir autant !.. Parce que je trouve que ça en devient malsain, je me dis que je n’ai pas le droit de souffrir d’une chose qui ne m’appartient pas. Ça me rappelle une phrase que j’avais lue au musée de l’immigration, pour l’exposition d’Ellis Island : « on a de la peine à souffrir », le sens des deux phrases est totalement différent ; celle-là était sincère et déchirante, la mienne est malsaine et hypocrite. Mais M. m’a dit au contraire que la compassion était une bonne chose, que c’était précieux. Alors je relativise. Et puis c’est vrai que Sartre ne soulève que la moitié du problème : si « l’enfer, c’est les autres », le paradis, c’est quoi ? (J’ai ma réponse)
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lundi 16 novembre 2009

"Mon délire a quitté ma tête pour se fondre dans mes os".

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- J'en coque tôt -



J’ai encore fait tomber ma tête dans l’évier. C’était à cause de cette musique et de l’odeur de souffre autour du bruit. Non, en fait c’était parce que ça faisait beaucoup. Beaucoup de rencontres d'un coup je veux dire. Ca marche comme ça les émotions : par renouveaux et par découvertes. Ou par découvertes et par renouveaux plutôt. ( « - non Pluto c’est l’ami de Mickey. - Mais non, Pluto c’est le chien de Mickey, c'est Dingo l'ami de Mickey. – Ah oui, désolée c’est ce film, toute cette pression. ») Mais c’est fragile un cerveau, il paraît que je devrais faire plus attention quand je me penche.

Et je remarque que je parle beaucoup en chiasmes. La khâgneuse (même bidon) que je suis interprète cela comme ayant un cerveau qui fonctionne essentiellement par connexions, mais à tâtons. Il y'aurait peut-être aussi une histoire de miroir là dedans ... Le narcissisme féminin dans tous ses états. Le discours métatextuel de soi sur soi, et l'orgueil simulé. Ou pas.


En tout cas je n’avais pas vu ces petites lumières blanches et je n’avais pas senti tous mes muscles me quitter avec violence depuis assez longtemps ! C’est éprouvant un corps qui s’exprime sans cesse, sans honte ni compassion pour son habitant. Mais "ich war lächerlich ", vraiment. On aurait dit un épouvantail, plus épouvanté qu’épouvantable en plus : quand cette chose se réveille, mes bras sont portés par des millions de fourmis qui auraient avalé du "speed" avec un grand verre d'eau pilé ! Du coup après elles font n'importe quoi, elles deviennent vraiment dingues, elles se propagent dans tous mes organes et autres muscles désarticulés à une vitesse impressionnante avec des picotements cinglants et elles se cognent à chaque extrémité de mon corps dans un bruit affreux que je suis seule à entendre. Une drôle de sensation, oui.

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mardi 3 novembre 2009

<< On est tous des Jean-Claude ! >>

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Hier je suis allée visiter "en VIP" l’appartement parisien de Boris Vian : quelle émotion ! La station Blanche, la rue du Moulin Rouge, et la Cité Véron … ! Pfiou .. J’ai monté les trois étages le coeur battant. Je me prenais pour Simone de Beauvoir qui allait rendre visite à son ami le Bison Ravi au bras de Jean-sol Partre. J’ai débouché sur une grande terrasse donnant sur le Moulin Rouge. La jeune femme qui faisait la visite m’a accueillie avec un grand sourire, puis un couple d’amateurs de Vian s’est joint à nous. Quel endroit ! Tout y était, sauf Lui. L’appart’ est encore habité mais presque tout est comme Boris l’avait laissé, surtout le salon : un vrai capharnaüm, tiens ! Malheureusement on n’avait pas le droit de prendre des photos de l’intérieur. J’ai pu effleurer son piano, sa machine écrire, ses boîtes ; j’ai pu contempler tous ses objets étranges et bizarres, toutes ses figurines, ses collages faits avec son ami et voisin Jacques Prévert ; j’ai pu marcher sur ses pas, contempler la même vue que lui, emprunter les mêmes toilettes que lui ! Le monsieur du couple nous a parlé de poésie. Il m’a dit « Je suis amateur de poésie. Vous aussi je pense, Mademoiselle ; vous avez l’air très sensible à ces chose. Vous savez, un poème est fait pour être dit, lorsqu’on le lit seulement, on perd quelque chose ». En discutant, il m’a aussi lancé « Dis donc, vous êtes une vraie fan de Vian ! ». Je lui ai répondu « Oh que oui ! ».
Boris, si tu m’entends : <3 !
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mardi 20 octobre 2009

Réveillons-nous, regardons autour de moi.

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Juliette dans mes écouteurs s’est posée la même question que moi : « pourquoi se creuser la cervelle quand il y a du bon soleil dehors ? » alors que je marchais dans la forêt ensoleillée pour trouver le courage de réviser. Une coïncidence parmi tant d’autres. Je suis vraiment cernée : au moins une fois par jour je lis un mot et l’entend en même temps, mais vraiment … d’une simultanéité à faire frissonner. Le plus souvent en français mais ça m’est même arrivé en langue latine alors que je révisais mes cours et que j’écoutais, par tout hasard, la seule chanson en latin que je connaisse (encore une de Juliette tiens). Ca m’arrive aussi d’une langue à une autre, par exemple je lis un mot en allemand et j’entend sa traduction en français. Ces coïncidences n’ont rien d’extraordinaire, mais ça m’arrive tellement souvent ! Et avec des mots peu courants, parfois même obsolètes. « De pétrifiantes coïncidences » dit André Breton. Et ces petites coïncidences me fascinent plus que les toutes les autres, aussi incroyables soient-elles justement parce que celles-là sont omniprésentes chez moi. Dans le fond j’ai peut-être un pouvoir. Ou c’est peut-être juste qu’il faut que j’arrête d’écouter si souvent de la musique en travaillant …
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I look inside myself and see my heart is b[l]ack.

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J’ai pas attendu halloween pour te démasquer : tes mots te trahissent. Tu les mords trop fort et tu les mâches pas assez, du coup ils ressortent en gros morceaux par vagues spasmodiques avec toutes les convulsions que suggèrent tes émotions. On distingue même des demi-mots entiers quand tu cries trop fort dans l’agitation. Je me demande si c’est tout simplement ta manière de parler ou si j’y suis pour quelque chose … Mais est-ce humain de chuchoter ainsi ? Est-ce normal si à voix basse des particules s’échappent de tes lèvres en catimini pour aller se balader dans des régions inconnues de mon esprit ?

C’est extraordinaire de se souvenir de choses qu’on a pas vécues !
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lundi 21 septembre 2009

De jolis ronds bien droits.

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- Chez Boris Vian à Ville d'Avray -



Etre lucide dans sa manière de délirer : c’est ça le truc qui le dérange et qui me démange. Et quand la folie se mêle au jeu, on est bien obligé de faire semblant de ne rien comprendre pour continuer à jouer. Mais on se souvient de tout, hein ? « Moi, j’oublie rien », je fais juste de graves amalgames et j’ai des problèmes respiratoires quand elle me trouble. Je remarque que j’ai de gros soucis de pronoms aussi, c’est terrible. Y’a des signes qui ne trompent pas, je suis soumise aux aléas de mes souhaits inconscients, alors « sus aux sexes » ! Je ne parviens pas à savoir si c’est "il", "elle", "moi"ou "nous". C’est comme quand elle me fait bégayer ou éplucher des oignons invisibles, y’a des signes qui ne trompent pas, vous dis-je.
J’aimerais savoir ce qui lui plaît, et j’aimerais lui dire que j’aimerais savoir ce qui lui plaît. Mais j’aimerais surtout savoir qui est le « lui » dans cette phrase. Si c’est une femme, c’est Elle, celle que je vouvoie et que j’aimerai serrer dans mes bras. Si c’est un homme, c’est Lui, celui de « Mon rêve familier » de Verlaine (avec un organe pointu bien sûr). Mais ce n’est qu’une idée ; et peut-être même une Idée, et dans ce cas, je ne pourrais rien y faire.



Aujourd’hui, c’est mercredi. Le jour du Télérama dans ma boîte aux lettres, entre autres. J’ai séché les cours pour faire une dissertation périmée de trois semaines sur les mouvements nationalistes dans les Balkans (mmh..). Je vais devoir inventer une excuse rocambolesque pour faire plaisir à mon prof d’histoire tout jaune. Et donc demain, c’est jeudi (merci Monsieur).

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mardi 15 septembre 2009

Ses baisers me grisaient.

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Je rêve ou il y a eu un soupçon d'excuse ?

Tout ça grâce à une robe et des collants ... Qu'est-ce qu'il faut pas faire pour qu'on nous remarque une seconde fois ! Au passage, le "seconde" indique qu'il n'y aura pas de troisième fois. Il ne m'oubliera plus. Et je n'aurai pas à le reconquérir, parce qu'à la fin de cette seconde fois, je n'aurai plus besoin de lui. Et cette fois, c'est moi qui le laisserai la bouche ouverte, les bras tombants et la braguette suppliante.

Madame de Merteuil, c'est moi.
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Avec cette allure étrange qui fait parler les voisins.

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Elle attirait les gens malhonnêtes, les maniaques, les illuminés. Comme elle oubliait le soir qui elle était, elle pouvait être n'importe qui. Cette madone des rues, avec son sourire dans le coeur et ses seins maquillés était alors la proie de ceux qui cherchent un semblable à qui parler. Et puisqu'elle était pour eux un pair, les originaux, les bizarres et les fous déversaient toutes leurs folies dans cette âme ahurie. Perturbée par leurs idées noires, baroques ou fantasques, elle se surprenait le jour à regarder par en-dessous le détraqué d'un air complice.
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vendredi 28 août 2009

lu et approuvé.

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Je sais à quoi m'attendre, mais je ne sais pas à quoi me tenir. Je suis bidon et lucide et je suis khâgneuse depuis deux semaines. L'impression d'être un imposteur. Mes genoux vont très bien, merci.
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samedi 4 juillet 2009

Delta Charlie Delta.

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J'ai rêvé la nuit dernière de cette phrase : "Je marche sur une route mais il n'y a pas de route". Vraiment baroque, la fille. "Vanité des vanités, et tout est vanité", disait je ne sais plus qui. Tout n'est qu'illusion, tout est vain et tout le tralala avec les crânes et les chandelles mourantes .. La pensée baroque m'a toujours attirée et m'a toujours effrayée.
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mardi 16 juin 2009

Elle porte bien son nom celle-là !

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Je ne suis pas un poil rancunière. Et c'est un problème. Si quelqu'un me fait une crasse, même la pire des crasses, même s'il me brise le coeur, je n'arrive pas à lui en vouloir, encore moins à me venger. Ou plutôt si, je lui en veux, j'en souffre, mais s'il revient vers moi, même après des mois d'absence, je l'accueille à bras ouverts, avec un sourire poli, en oubliant les saloperies qu'il a pu me faire. Je suis la Clémence pure... et une baisée finie.



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lundi 8 juin 2009

Silence radio.


"Son absence est trop présente". J'ai beau me dire qu'il ne vaut pas un clou, mais une obsession, ça se contrôle pas. Moi j'ai utilisé des mots crus dans l'espoir d'une réaction, mais décidément, c'est une vraie tombe ce beau garçon. L'idée me démange de débarquer chez lui et de lui ouvrir les bras à coups de pioches, de tourne-vis et de fil de fer. J'ai envie de me dresser devant lui avec tous mes souvenirs géants pour qu'il soit coincé, j'ai envie que les bras lui en tombent, et que dans un élan de folie il m'appelle Mon amie.

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lundi 1 juin 2009

Paris sera beau.

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On entonne une chanson qu'on piétine avec gloire, on regarde des films en super 8 des 70's, on se prend pour des derviches tourneurs, on crève en regardant une fenêtre, et on rit comme des bossus. C'est ça un week-end après une semaine de concours épuisante. Mais y'a toujours l'autre qui donne pas signe de vie, sinon virtuellement, et puis y'a moi, la fille un peu bête qui se détache pas de son passé moisi. J'ai dans la tête des idées ancrées, enracinées, qui ont pourri, y'a même des poils de moisissure et des points blancs dessus, c'est à gerber. Je ne parviens pas à déloger tous ces acariens et autres microbes immondes, du coup, ils me pourrissent moi aussi et me rendent acariâtre. Il faut que j'appelle les nettoyeuses de C'est du propre ! hinhin.
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mercredi 13 mai 2009

J'ai défoncé ses dents pour qu'on ne me retrouve pas.

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Si je m’évanouissais à chaque fois que je pensais à ça je serais dans le coma.
Mais « si ma tante en avait on l’appellerait mon oncle » me dirait M. Donc je suis vivante et bien vivante. Je claque des dents et parfois même des neurones, je me demande souvent si on pourrait inventer une nouvelle couleur, et puis l’instant d’après je me dis que les couleurs sont polymorphes et qu’il faut alors que je parle en images. Mais « je parle » est un bien grand mot qui en devient un gros parce que je m’insulte : je ne parle pas, je fais seulement des pirouettes en arrière sur mes ordures. C’est comme ce mot, « ineffable », contrairement à d’autres je suis convaincue qu’il existe puisqu’il m’étrangle. Oui, ce mot me rappelle toujours la fois où T. m’a serré la gorge sans que je ne puisse rien faire que de regarder ses yeux. Le pire c’est que je l’aimais de la même manière que j’aime ce que signifie ce mot, c’est-à-dire de façon ineffable. Haha. Vous voyez, ce mot m’emprisonne, « c’est le serpent qui se mord la queue ». Il suffirait peut-être alors de faire abstraction de la syntaxe et tant pis pour le sens. C’est comme ça quand je fais l’amour, c’est comme ça que parlent Blanche et Lucas, et ça marche. Alors sus à la syntaxe !
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samedi 25 avril 2009

Enlève ta langue que je pète !

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- A quoi sers-je ? -


- Dans quel état j'erre ? -


- Où cours-je ? -


- Vers quel nord vais-je ? -
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mercredi 18 mars 2009

Le jour du poisson.

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- Il ira cracher sur vos tombes.



C'est seulement le souffle qui me manque. Un souffle à faire effondrer un chateau de cartes. Un rien ... Le cartilage de mes poumons semble trop résistant. Mais ce n'est pas une raison pour qu'il s'écarte.

Du coup j'ai soliloqué en écoutant Just Jack.

Puis je me suis forcée à étudier Hamlet qui m'a demandé : "Faut-il comme une putain que je déballe mon coeur en paroles ?" Oh no, my Lord ...



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dimanche 1 mars 2009

Monsieur Vénus.

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Je me fais parfois l'effet d'une folle qui croit son estomac plein d'avoir attentivement lu le menu.
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jeudi 1 janvier 2009

Un thé fraise-casis.

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Ta tête connaît à peine tes jambes qui souvent ne comprennent pas tes bras, ta main droite se fout de ce que fait ta main gauche, comment ça marche encore déjà ... comment ça marche un corps étranger à son corps, on n'sait pas, on s'en fout, on s'embrasse quand même et puis on a bien raison.




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