mercredi 30 juin 2010

Demain, peut-être.

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En ce moment, il y’a une atmosphère différente chaque jour. Ou peut-être est-ce la même, mais qu’elle se métamorphose juste sous mes cils pour m’apprendre à tout voir sous un autre angle. Aujourd’hui, c’était tout en artifices et en faux-semblants. Dans une telle atmosphère, il est très pénible d’avoir des sentiments sincères parce qu’on doit les retenir avec force pour qu’ils ne soient pas déformés par l'air incertain.
J’ai hâte de connaître le jour où l’atmosphère sera si claire qu’elle en deviendra transparente. Je n’aurai pas besoin d’exprimer mes pensées, "elle" comprendra tout ce qui se passe là-haut, et même plus bas, là où ça palpite. Elle saisira l’importance, et l’urgence qu’il y a de se lier sans surprise .. Une atmosphère si naturelle que, pour une fois, je n’aurai pas honte d’être née.
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samedi 23 janvier 2010

"En plein dans le dos !"

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Depuis que M. m’a dit « C’est pas grave puisque tu l’aimes », mon Amalgame s'est tranformé en un sentiment formel, et réel, comme si ces mots avaient déraciné l’Amalgame de mon cœur pour le mettre dans un pot de fleurs sous mes paupières. Je le contemple sans arrêt, il a les yeux de l’humour et l’air bête de l’amour qui s’ignore.
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"Ich habe die Idee, mich in die Schatten unter den Augen legen, um nicht direkt etwas zu sehen".
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vendredi 8 janvier 2010

"où les robes tournent seules".

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"Avant vous, j'étais normale", m'a-t-elle dit.
Bon, tiré de son contexte de cette manière, ça paraît profond, mais en réalité c'était juste pour une connerie hein, comme d'hab', j'en suis bien consciente. C'est du mensonge cette phrase, il n'y a pas de "après" moi.
Et toujours ce leitmotiv : "Mais c'est pas français ça, si ?.." On cherche toujours à être le plus prêt possible du texte alors que moi je voudrais seulement être plus proche de l'interprète un peu tyrannique et hilare.
Mais ça y'est, je pense pouvoir affirmer l'avoir marquée. (yeah yeah). En plus j'ai eu la confirmation aujourd'hui qu'on est bel et bien connectées (en osmose comme dit M.)
Mais il ne faudrait pas que je nourisse "Mon amalgame" comme ça. C'est mal. Je m'obstine vraiment à cultiver ce faux sentiment. Dans une correction d'une version de mes pensées, F. mettrait "faux sens" en rouge vif devant cette émotion. Voire "contre sens". Et comme appréciation : "Beaucoup d'erreurs de traduction à cause d'une mauvaise analyse des émotions, attention aux amalgames, vous confondez toujours amour et amitié". Et une note catastrophique : 4/20.

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"Avec des si, on scierait" dit mon Bison Ravi. Et on scierait quoi ? Moi, avec tous mes si, avec mon conditionnel et mes hypothèses, je scierais mes pieds. Mon humanité, quoi. Et je n'aurais plus que des ennemis.

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samedi 26 décembre 2009

Gentiment je t'immole.

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C’était qui ce type ?
A le voir comme ça, il avait juste cet air abstrait des gens qu’on a oubliés dans une salle d’attente. Mais je me suis approchée, et je l’ai regardé sous un autre angle .. Il avait les joues concaves et le front convexe, une belle bouche longue (comme j’aime à dire), un lobe irrégulier, ou tout simplement un anneau au doigt du marié. Mais quoi chose bizarre, j’ai vu de grands yeux noirs … [Il fallait s’y attendre]


La khâgne à Mantes-la-Jolie, c’est ce qui règle ma vie depuis un an et demi. Et il ne reste plus que 4 mois … C’est à la fois énorme en termes de travail qu'il nous reste à fournir, mais extrêmement court en termes de sourires réconfortants, d’épaules confortables et de rires incessants. Je n’ai aucune envie d’entendre l’ultime « Au revoiiir Clémeeeence » qui ne me fera plus rire du tout.





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mercredi 23 décembre 2009

Sois aveugle et sois sourd !

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Il a employé les mêmes mots que F. il y a trois ans. Ca m’a fait un choc ! C’est peut-être l’âge qui fait ça. A croire que les hommes plus vieux (que moi ..) utilisent ce même vocabulaire, que je trouve beau, sans complexe, clair, et poétique.
J’ai étendu les jambes, j’ai étiré les bras, j’ai allongé le cou, et j’ai vu la tour Eiffel briller au dessus des toits enneigés.




My funny F., you make me smile with my heart .. And you tiptoe accross this smiling heart. It’s exciting, but too strong, & too strange .. go away, please, go away !!




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samedi 28 novembre 2009

Le bourreau sentimental.

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C’est dur d’avaler sans déglutir cet air de novembre si sombre. J’ai des contractures plein le dos qui vont me déplacer des vertèbres à force de se crisper … Quand je l’ai vu si abattu, je me suis demandée comment le monde pouvait encore tourner alors qu’une partie de son univers à lui allait être enterrée lundi. J’ai peut-être trop de compassion ( mot qu’on s’est amusé à décomposer avec M. H., « cum patior » … ). Alors je souffre de ma peine .. Mais ça m’apprendra à en avoir autant !.. Parce que je trouve que ça en devient malsain, je me dis que je n’ai pas le droit de souffrir d’une chose qui ne m’appartient pas. Ça me rappelle une phrase que j’avais lue au musée de l’immigration, pour l’exposition d’Ellis Island : « on a de la peine à souffrir », le sens des deux phrases est totalement différent ; celle-là était sincère et déchirante, la mienne est malsaine et hypocrite. Mais M. m’a dit au contraire que la compassion était une bonne chose, que c’était précieux. Alors je relativise. Et puis c’est vrai que Sartre ne soulève que la moitié du problème : si « l’enfer, c’est les autres », le paradis, c’est quoi ? (J’ai ma réponse)
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lundi 16 novembre 2009

"Mon délire a quitté ma tête pour se fondre dans mes os".

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- J'en coque tôt -



J’ai encore fait tomber ma tête dans l’évier. C’était à cause de cette musique et de l’odeur de souffre autour du bruit. Non, en fait c’était parce que ça faisait beaucoup. Beaucoup de rencontres d'un coup je veux dire. Ca marche comme ça les émotions : par renouveaux et par découvertes. Ou par découvertes et par renouveaux plutôt. ( « - non Pluto c’est l’ami de Mickey. - Mais non, Pluto c’est le chien de Mickey, c'est Dingo l'ami de Mickey. – Ah oui, désolée c’est ce film, toute cette pression. ») Mais c’est fragile un cerveau, il paraît que je devrais faire plus attention quand je me penche.

Et je remarque que je parle beaucoup en chiasmes. La khâgneuse (même bidon) que je suis interprète cela comme ayant un cerveau qui fonctionne essentiellement par connexions, mais à tâtons. Il y'aurait peut-être aussi une histoire de miroir là dedans ... Le narcissisme féminin dans tous ses états. Le discours métatextuel de soi sur soi, et l'orgueil simulé. Ou pas.


En tout cas je n’avais pas vu ces petites lumières blanches et je n’avais pas senti tous mes muscles me quitter avec violence depuis assez longtemps ! C’est éprouvant un corps qui s’exprime sans cesse, sans honte ni compassion pour son habitant. Mais "ich war lächerlich ", vraiment. On aurait dit un épouvantail, plus épouvanté qu’épouvantable en plus : quand cette chose se réveille, mes bras sont portés par des millions de fourmis qui auraient avalé du "speed" avec un grand verre d'eau pilé ! Du coup après elles font n'importe quoi, elles deviennent vraiment dingues, elles se propagent dans tous mes organes et autres muscles désarticulés à une vitesse impressionnante avec des picotements cinglants et elles se cognent à chaque extrémité de mon corps dans un bruit affreux que je suis seule à entendre. Une drôle de sensation, oui.

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mardi 3 novembre 2009

<< On est tous des Jean-Claude ! >>

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Hier je suis allée visiter "en VIP" l’appartement parisien de Boris Vian : quelle émotion ! La station Blanche, la rue du Moulin Rouge, et la Cité Véron … ! Pfiou .. J’ai monté les trois étages le coeur battant. Je me prenais pour Simone de Beauvoir qui allait rendre visite à son ami le Bison Ravi au bras de Jean-sol Partre. J’ai débouché sur une grande terrasse donnant sur le Moulin Rouge. La jeune femme qui faisait la visite m’a accueillie avec un grand sourire, puis un couple d’amateurs de Vian s’est joint à nous. Quel endroit ! Tout y était, sauf Lui. L’appart’ est encore habité mais presque tout est comme Boris l’avait laissé, surtout le salon : un vrai capharnaüm, tiens ! Malheureusement on n’avait pas le droit de prendre des photos de l’intérieur. J’ai pu effleurer son piano, sa machine écrire, ses boîtes ; j’ai pu contempler tous ses objets étranges et bizarres, toutes ses figurines, ses collages faits avec son ami et voisin Jacques Prévert ; j’ai pu marcher sur ses pas, contempler la même vue que lui, emprunter les mêmes toilettes que lui ! Le monsieur du couple nous a parlé de poésie. Il m’a dit « Je suis amateur de poésie. Vous aussi je pense, Mademoiselle ; vous avez l’air très sensible à ces chose. Vous savez, un poème est fait pour être dit, lorsqu’on le lit seulement, on perd quelque chose ». En discutant, il m’a aussi lancé « Dis donc, vous êtes une vraie fan de Vian ! ». Je lui ai répondu « Oh que oui ! ».
Boris, si tu m’entends : <3 !
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